Franck Cinot est né à Saint Martin les Voulangis le 24 Juin 1851.Il est décédé à Crécy en Brie le 18 Février 1890 où il repose dans le caveau familiale. Paysagiste, il fut un des peintres majeur de la vallée du Morin. Il apprit à peindre auprès d’Alexandre René VÉRON (1826-1897), d’Alexandre BOUCHÉ (1838-1911) du groupe de Luzancy, et d’Amédée SERVIN (1829-1884).
Franck Cinot est issu d'une famille de notables briards. Son grand-père était adjoint au maire de Crécy (1940-1844), puis maire (1845-1949). son père, Amynthe Cinot (1822-1898) était sculpteur et dessinateur. Il avait exposé, en 1863, Il était aussi membre de la société d'archéologie de Seine et Marne, collectionneur et numismate réputé. Les deux grands-pères de Franck Cinot : Charles François Cinot, propriétaire, et François Sylvain Simon, propriétaire, sont tous deux chevaliers de la Légion d'honneur. Un Cinot est également est propriétaire de la ferme de Montgeoffroy à Maisoncelles en Brie en 1829 . Frank Cinot débute au salon de 1874 avec la toile nommée « péché d'envie ». Il exposera jusqu'en 1889 des paysages, des toiles de genre,, des sujets militaires et des marines la plupart favorablement appréciées par les critiques. Il décède à Crécy en Brie dans sa trente-neuvième année en pleine maturité de son talent. Sa femme Jeanne Alexandrine Emilia Barbeau d'Hauteclerc, lui survit. Quoique décédé à un jeune âge, il avait tout de même déjà acquit une certaine notoriété ainsi qu’une reconnaissance par ses pairs de son vivant de sorte que « la chronique des arts et de la curiosité » 8 mars 1890 et « l'almanach de Seine-et-Marne » 1891 signale son décès. On trouve également une notice à son propos dans la « notice historique sur Voulangis » de Th. Lhuillier, Meaux 1931.
Il fait parti du cercle des peintres de la Vallée du Morin dont Amédée Servin fut l'initiateur. Ces peintres fréquentaient principalement Voulangis, La Chapelle sur Crecy, Crecy en Brie et Villiers sur Morin ainsi que les petits hameaux alentours.
Les débuts de la vallée des peintres
Nous sommes au milieu du XIXème siècle et rejetant les scènes héroïques et futiles du rococo, la peinture réaliste se veut calme, éloquente mais aussi exemplaire. L'art moral et didactique utilise des scènes antiques, le décor n'étant qu'accessoire. C'est l'apogée de Jacques-Louis David et de son école. Traditionnellement, pour entrer à l'Académie des Beaux-Arts, un jeune artiste doit commencer un apprentissage dans l'atelier d'un peintre de renom.
C'est avec Martin DROLLING et François NICOT qu'Amédée SERVIN comprit la minutie de son art selon ces critères académiques. Grâce à son enthousiasme contagieux, il se lia d'amitié avec de nombreux étudiants en arts qui le rejoignirent plus tard à Villiers sur Morin où il s'installa. A cette époque, de nombreux jeunes artistes se rebellent contre les enseignements académiques. Ils s'affranchissent des contraintes du travail en atelier, installent des chevalets en plein air et profitent des évolutions technologiques comme le tube de peinture qui vient d'être inventé. Ils ont même peint le paysage de leur terrain en utilisant les couleurs et les nuances de l'époque. La liberté émotionnelle leur vient de l’observation de la nature.
Comme beaucoup d'autres, Amédée SERVIN et son collègue Georges GASSIÈS fréquentèrent Barbizon jusqu'en 1855. Lors de ces séjours il a bien sûr rencontré le propriétaire des lieux : Théodore ROUSSEAU mais aussi Jean-François MILLET, Narcisse DIAZ, mais aussi Paul HUET, Eugêne DECAN, Jules THÉPAUT ces artistes ont ensuite fréquenté la Vallée du grand Morin. Après de nombreux séjours dans différentes régions de France dont la Bretagne, l'Auvergne, la Normandie, Amédée SERVIN (1829-1884), revient à Paris et se marie en 1857.
Ses deux élèves principaux furent Franck Cinot et Francisque Chatelain qui finit venir son ami Camille Corot à Crécy.
Le cercle de Villiers
L'une des caractéristiques de l'histoire de la peinture au dix-neuvième siècle et la multiplication des foyers d'arts locaux il y en a eu un peu partout en France, trois seulement sont bien connues du public. Barbizon bien sûr ou Claude Marumo , l'un des meilleurs spécialistes du dix-neuvième siècle recense, environ 600 peintres. Honfleur parce qu'il fut le berceau de l'impressionnisme et Pont-Aven parce que dans ces trois cas il s'y est passé quelque chose d'important ; encore ne parle t-on de Pont-Aven qu'à partir de 1886 lorsque Gauguin et ses amis y firent une révolution picturale alors que le foyer de Pont-Aven existait bien avant fréquenté par nombre de peintres français et étrangers autour de l'auberge de Marie-Jeanne Gloanec. A Crecy ce fut autours de l'Auberge "le Souterrain" et de son tenancier M.Drouet que s'organisèrent les artistes.
Beaucoup de ces foyers de peintres s'organisaient autours des auberges et des aubergistes généreux où les peintres trouvaient le gîte et le couvert..
Toujours en 1957, Amédée SERVIN descend du train à Esbly et suit la route de la montée à la découverte des paysages briards que vante Alexis LEDIEU de Quincy (lui-même ancien membre du studio PICOT).La vallée du Grand Morin à l'Auberge du Pont de Villiers , aujourd'hui l'Auberge du Souterrain. Il avait prévu d'y rester quelques jours. L'accueil de l'aubergiste Aimé DOUET, la communication franche et agréable avec les villageois, la beauté des paysages et la lumière ont décidé qu'il s'installera définitivement à Villiers.
De nombreux amis, dont des vétérans des studios DROLLING et PICOT, sont venus à ses événements. Certains y séjournèrent brièvement, d'autres, comme lui, s'installèrent dans la vallée. Avec un jeune journaliste local, Jules GRENIER, il crée une scène artistique propice aux rencontres et aux fêtes.
Un foyer artistique prolifique
Villiers-sur-Morin devient ainsi l'un des centres de développement d'une riche activité artistique tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale. Si l'on peut dire « Ecole de Barbizon », « Ecole de Honfleur » ou « Ecole de Pont Aven », on ne peut pas effectivement utiliser le terme « Ecole de Villiers-sur-Morin », qui est au mieux un courant sans un style unifié mais plutôt un cercle amical. En effet, si les paysagistes étaient les plus nombreux, d'autres qui fréquentaient le cercle de Villiers-sur-Morin n'avaient jamais ne touchèrent jamais ce genre. Ils venaient uniquement en raison de leur amitié avec A.Servin et non de la peinture, et donc artistiquement on peut affirmer que ce n'est pas un groupe homogène. Deux générations de peintres sont fréquentés Villiers l'une après l'autre. La première génération de peintres était un camarade de classe de Servin né vers 1830. Plus tard, il fut attiré par la réputation de ce lieu. La deuxième génération de peintres avait environ 20 ans de moins, nés vers 1850 (Guéry, Smitt, Prévot-Valéry... par contre sont tous des créateurs de jardins)
Cinot, l'enfant du pays
Frank Cinot, élève de Veron et de Servin était peut-être l'artiste le plus briard de tout le cercle. En effet il est né à Saint-Martin les Voulangis (commune de Crécy) juste à côté du pont Dam’gilles. Il est mort et enterré dans le vieux cimetière de Crécy, à quelques pas de l’endroit où il est né. Franck Cinot était donc bien un peintre profondément crécois. Deux des œuvres de Frank Cinot intitulées « la grosse roche de Serbonne » et « le chemin vert à Villiers » font partie de la collection des tableaux du musée de Crécy.
Le livre référence de Pierre Satet sur les peintre de la Vallée du Morin, est en effet illustré de photographies prises à la mairie par monsieur Mathias ancien photographe lui aussi créçois.
Cinot est connu pour ses paysages champêtres et ses scènes de chasse à courre. Bien que Cinot ait été influencé par les peintres de l’école de Barbizon, il a su développer son propre style unique qui se caractérise par des couleurs vives et une technique de peinture en plein air. Ses peintures sont souvent décrites comme étant lumineuses et joyeuses, avec une attention particulière portée aux détails de la nature 1.
Pierre Satet et Amédée Élie Servin, Amédée Servin (1829 - 1884): le maître de la vallée du Morin et ses amis, Le Livre d'Histoire, coll. « Les grands méconnus », 1999 (ISBN 978-2-84435-084-8)
Sabine Gervais et René Blaise (préf. A. Dunoyer de Seconzac), Crécy en Brie et la Vallée du Morin, Crécy en Brie, Edition Gruot et bonne, 1975 (EAN 9782307348580)
Claude Marumo, Barbizon et les paysagistes du XIXe edition les editions de l'amateur